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Légèreté et joie,
Insouciance et bonheur,
Toujours présents en moi,
Sont cachés dans mon cœur.
Abattement et peur,
Affliction et tristesse,
En ce temps de douleur
Sont une brume épaisse.
La haine et la folie
Ont frappé près de moi ;
Le respect et la vie
N’y ont pas fait le poids.
La tristesse, aujourd’hui,
Occupe tout mon corps ;
L’amour et l’empathie
Luttent contre le sort.
Pour cette jeune femme
Qui fut assassinée,
Une petite flamme
En moi s’est allumée.
J’écris des poésies
Comme on conte une histoire ;
Je raconte ma vie,
Du matin jusqu’au soir.
J’aimerais tant pouvoir
Me contenter d’écrire,
Sans ordres, sans devoirs,
Sans envie de m’enfuir.
Tous ces mots que je couche
Sur le papier glacé,
Ne sortent de ma bouche
Qu’une fois assemblés.
Les textes que j’invente
Contiennent un peu de moi ;
Des idées que je vante
À mes profonds émois.
Parfois je m’émerveille
Sans comprendre comment
Ces paroles s’éveillent
De moi, en un instant
Qui porte sa maison
Tout le temps sur le dos ?
C’est le colimaçon,
Le petit escargot.
Il attend que la pluie
Arrive pour sortir,
Laissant derrière lui
Sa trace qui s’étire.
Dans l’herbe ou sur les murs,
L’escargot se promène ;
Il part à l’aventure,
Là où la pluie le mène.
Madame la tortue,
Sur son dos porte aussi
Une maison cossue
Pour lui servir d’abri.
Au fond de mon jardin
Habite un hérisson ;
Avec son air mutin,
Il est si mignon !
Roule en boule,
Petit hérisson ;
Roule, roule,
Tourne en rond.
Il se cache parfois
Dans les herbes hautes ;
Alors je l’aperçois,
Rond comme une motte !
Roule en boule,
Joli hérisson ;
Roule, roule,
Tourne en rond.
Oh, s'il te plaît, maman,
Conte-moi une histoire,
Un peu à peine avant
Que ne tombe le soir !
Raconte-moi celle
Du petit cheval,
Flanqué d'une selle,
Trottant dans le soir.
Ou encore celle
Tout aussi jolie
De la coccinelle
Sur un pissenlit.
Mais s'il te plaît, maman,
Conte-moi une histoire
Pour que je dorme avant
Qu'il ne refasse noir.
Pour que tous mes rêves
Ne soient habités
Sans aucune trêve
Que de jolies fées.
Pour que tous les êtres
Affreux et méchants
Sortent de ma tête
Comme un coup de vent.
Maman, s'il te plaît,
Lis-moi donc un conte
De lutins, de fées ;
S'il te plaît, raconte !
Quand ma muse s’amuse,
Les mots viennent et s’en vont ;
Quelquefois elle abuse,
M’ôte l’inspiration.
Alors, je cherche en vain
Des vers à aligner ;
Le stylo dans ma main
N’a rien à rédiger.
Quand arrivent les rimes,
Elles partent aussitôt ;
Je m’accroche à l’abîme
Qu’est la feuille sans mots.
Le rire d’un enfant
Et la fierté d’un père,
L’amour d’une maman,
D’une sœur ou d’un frère ;
La grande main ridée
Tendue d’une grand-mère,
Le sourire édenté,
Généreux d’un grand-père ;
Qu’y a-t-il de plus beau ?